mardi 9 juin 2015

Entrevue avec Paul Piché


Paul Piché sera au Festival de la Chanson de Tadoussac avec le collectif Légendes d'un Peuple ; nous lui avons posé quelques questions : dans cette entrevue, Paul Piché nous parle du personnage qu'il chante, Papineau, d'humanisme, de chanson engagée, de l'avenir du Québec et de ses projets.



  • Bonjour Paul Piché, je vous remercie d’avoir accepté de répondre à cette petite entrevue. Vous serez présent au Festival de la Chanson de Tadoussac en juin car vous faites partie du collectif Légendes d’un Peuple, un projet réalisé par Alexandre Belliard : avez-vous accepté d’emblée le projet lorsqu’il vous l’a été présenté ?

Sans aucune hésitation! La démarche d’Alexandre Béliard avait déjà tout mon respect. La qualité des chansons nous assurait d’un spectacle important.


  • Dans l’album du collectif Légendes d’un Peuple, vous chantez la chanson « Papineau », connaissiez-vous ce personnage historique ?

L’offre qu’Alexandre m’a faite d’incarner Louis-Joseph Papineau était pour moi irrésistible. Je connaissais et admirais ce grand personnage historique encore négligé aujourd’hui à mon avis. La clarté et la profondeur de son engagement lui ont valu la réputation d’un homme intelligent. Mais son humanisme, son amour du peuple et son modernisme devraient nous inspirer chaque jour.



  • Est-ce que votre participation au projet Légende d’un peuple est dans la suite de votre engagement politique ?

Parfaitement ! Mon engagement et mon besoin d’expression artistique s’y rencontrent

  • Pensez-vous qu’il est important de rappeler l’histoire du Québec ? 

C’est essentiel. C’est ce qui nous fait humains. La conscience de l’autre, de ceux passés et de ceux à venir.

  • En 2007, vous avez écrit l’essai De notre inconscient collectif?, un essai qui évoque les formes de répétition temporelle : pensez-vous que l’humanité est vouée à continuellement se répéter ?

C’était une observation qu’on pourrait qualifier de sociologique ou d’anthropologique à propos du retour cyclique des modes. Une des leçons qu’on peut tirer de cette observation n’est pas que l’humanité est condamnée à se répéter, mais plutôt que la société humaine semble se servir du principe de répétition cyclique des modes à l’insu de chaque individu comme d’un outil pour intégrer des changements. Ce serait donc un comportement collectif inconscient qui permet une lente, mais solide évolution de nos valeurs. 

  • Vous êtes connu pour avoir écrit de nombreuses chansons engagées, votre opinion nous intéresse : pensez-vous que la chanson engagée existe encore dans la société actuelle ?

Bien sûr! Elle a été qualifiée ainsi à une certaine époque où il fallait renverser l’ordre des choses. Aujourd’hui la chanson engagée est plus intégrée dans le travail général des artistes. On retrouve l’engagement et la préoccupation sociale chez de nombreux artistes sans qu’ils ne soient classifiés d’engagés.

  • En 2013, vous avez reçu le prix « Artisan de la Fête Nationale » : êtes-vous toujours autant engagé dans les mouvements nationaux et patriotiques ? 

Certainement! Faire du Québec un pays est la première de mes causes puisqu’elle nous place devant la responsabilité de s’occuper de nous-mêmes. Elle nous oblige à définir notre rapport et nos responsabilités face à l’existence. Face au reste de l’humanité… Allons-nous encore longtemps laisser d’autres décider à notre place de tous les enjeux de notre vie collective et de notre rapport aux autres nations. Allons nous laisser des politiciens de l’Alberta ou de Terre-Neuve décider pour nous ce que devrait être notre politique environnementale. Si oui, toutes mes causes en souffriraient… et franchement, j’en serais gêné.

  • Votre dernier album date de 2009, avez-vous le projet d’en réaliser un nouveau ? Écrivez-vous toujours ?

Oui j’écris… de plus en plus en fait ces jours-ci… 
Alors… Au plaisir… ;)





Festival de la Chanson de Tadoussac

Légendes d'un Peuple
Vendredi 12 juin 22h - Scène Desjardins




Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire